Le Déplacement d'Objets déplace des objets.
C'est là sa vocation.
Le Déplacement d'Objets postule que le monde est déplaçable, pas vraiment à sa place, muable, mutable.
Nous déplacerons sans véritable espoir d'ailleurs de trouver une place définitive pour les choses, gens, pensées, ainsi déplacés. Mais plus dans une recherche savamment étudiée d'un désordre évolutif, sorte de situation momentanément acceptable, construction suffisamment bancale pour permettre rêverie, projection et poésie.
Pour l'instant le Déplacement d'Objets déplace des objets pouvant être déplacés par des bras de comédiennes : chaises, corps, pensées, propos et réflexions.
Au creux de son ambition, il ne dédaigne pas de songer à déplacer des montagnes.
Cherchant sa stabilité dans la précarité d'un équilibre perpétuellement remis en cause, le Déplacement d'Objets travaille autant l'erreur initiale que la variation de l'échec permanent et peut, à cet égard, sembler parfois être un phoenix.
Cherchant à se déplacer autant dans le temps que dans l'espace, le Déplacement d'Objets se traite au présent composé – et éventuellement décomposé. Il accompagne ses tempêtes futures du souvenir de précédents déplaceurs : figures théâtrales, fantômes d'artistes, morts ou vivants habitants lagunes et mémoire.
Pour l'instant, le Déplacement d'Objets ne déplace les mots que dans l'intimité de ses répétitions. Un jour, il est possible que le Déplacement d'Objets parle, probablement lorsqu'il aura trouvé une place où placer en les déplaçant, les mots produits.
Le Déplacement d'Objets ne cultive pas la performance.
Le Déplacement d'Objets fuit la performance et la performance fuit le Déplacement d'Objets. En cela, nous sommes d'accord et le monde ne s'en porte pas plus mal.
C'est là sa vocation.
Le Déplacement d'Objets postule que le monde est déplaçable, pas vraiment à sa place, muable, mutable.
Nous déplacerons sans véritable espoir d'ailleurs de trouver une place définitive pour les choses, gens, pensées, ainsi déplacés. Mais plus dans une recherche savamment étudiée d'un désordre évolutif, sorte de situation momentanément acceptable, construction suffisamment bancale pour permettre rêverie, projection et poésie.
Pour l'instant le Déplacement d'Objets déplace des objets pouvant être déplacés par des bras de comédiennes : chaises, corps, pensées, propos et réflexions.
Au creux de son ambition, il ne dédaigne pas de songer à déplacer des montagnes.
Cherchant sa stabilité dans la précarité d'un équilibre perpétuellement remis en cause, le Déplacement d'Objets travaille autant l'erreur initiale que la variation de l'échec permanent et peut, à cet égard, sembler parfois être un phoenix.
Cherchant à se déplacer autant dans le temps que dans l'espace, le Déplacement d'Objets se traite au présent composé – et éventuellement décomposé. Il accompagne ses tempêtes futures du souvenir de précédents déplaceurs : figures théâtrales, fantômes d'artistes, morts ou vivants habitants lagunes et mémoire.
Pour l'instant, le Déplacement d'Objets ne déplace les mots que dans l'intimité de ses répétitions. Un jour, il est possible que le Déplacement d'Objets parle, probablement lorsqu'il aura trouvé une place où placer en les déplaçant, les mots produits.
Le Déplacement d'Objets ne cultive pas la performance.
Le Déplacement d'Objets fuit la performance et la performance fuit le Déplacement d'Objets. En cela, nous sommes d'accord et le monde ne s'en porte pas plus mal.
Déplacement d’Objets
Le déplacement d'objets est une écriture de plateau développée à partir d'improvisations.
Il s'agit, pour les comédiens, de composer, dans l'espace, une chorégraphie d'actions simples à partir des verbes à l'infinitif suivants :
marcher, s'asseoir, se lever, déplacer (quelqu'un ou quelque chose), parler, s'immobiliser, chuter, étreindre
Sur le plateau, à la disposition des interprètes, 8 chaises d'écolier et 1 table. Dans l'espace sonore, musique et silence alternent.
La partition qui s'invente consiste en une suite de mouvements (au sens musical du terme) qui articulent des moments de solo, duo, trio ou choeur.
La construction abandonne la structure narrative pour fonctionner sur le modèle du croisement de flux.
Il n'y a pas de fable, aucune psychologie ne sous-tend le travail, et si l'on peut dire, le personnage central est ici le rythme, entendu comme organisation d'un mouvement dans la durée. Les paroles qui surgissent au sein de cette chorégraphie d'action ne sont pas dialoguées mais monologiques.
Nous pouvons penser à ce que Lyotard appelle « un théâtre énergétique », « qui ne serait point théâtre de la signification » mais « théâtre des forces, des intensités, des pulsions dans leur présence ».

L'acteur explore l’étendue d'un verbe en terme de rythme et d'espace. Il entre dans une intensité.
L’infinitif ne porte ni les marques de personne, ni les morphèmes du temps. C'est un mode non personnel et non temporel qui ne spécifie pas les circonstances de la réalisation particulière de l’action.
L'action vaut pour elle-même, l'acteur devient ce qu'il fait, une pure présence confondue avec l’action : il n'est pas tel homme identifié qui vit ça ou ça en marchant, chutant... il est juste un homme, qui marche, choit...
Peindre des rapports de corps
Des corps déplacent, se déplacent ou sont déplacés. S'assoient, se lèvent, chutent ou s'immobilisent, parfois s'étreignent. Parfois parlent, parfois se taisent. C'est doux ou violent, très fluide ou tout à fait syncopé, toujours ouvert. C'est une peinture d'hommes. Dépouillé de situation, l'espace n'est plus que mouvements de rapports. Se produit un mouvement infini d’affects et de sensations qui se traversent et nous traversent. Avec un alphabet pauvre et restreint, le poème (scénique) s'écrit.
Vivre seuls-ensembles
Présence nue d'une communauté en action, qui dit l’hétérogène tout autant que le groupe, et la dialectique permanente entre les deux. La communauté s’exprime ici en croisement de flux. Le motif de la choralité traverse tout le travail. L'enjeu est de faire tenir les figures seules-ensembles.
Comment construire du commun qui s'ouvre sur (et non pas contre) le singulier et les solitudes ?
Interroger la notion d'improvisation comme base d'écriture théâtrale
Le travail de composition que nous menons prend appui sur des improvisations de plateau éloignées de la notion d'improvisation au sens classique du terme.
Ingrédients de base de l'improvisation classique
une situation, des personnages, des dialogues, une temporalité fictive, une logique narrative, une vision dramatique (intersubjectivité, conflit de valeurs et d'identités)
Ingrédients de base de I'improvisation libre, celle que nous pratiquons
des rapports rythmiques de corps et d'actions, des liaisons sans histoire (sans psychologie), des flux ou surgissements de paroles monologiques, un choeur de figures anonymes, une logique musicale, chorale, une vision tragique (pas d’intersubjectivité au sens pas de conflits d’identités ni de valeurs). L’écriture est celle du plateau.
